jeudi 28 juin 2012

Bilan des élections législatives à Loches, par la presse locale

La ville en rose : durable ?
19/06/2012 05:35

Loches a voté à 56,19 % pour Marisol Touraine. Jamais dans l’histoire récente, un candidat PS à la députation n’a obtenu autant. Mais la prudence est de mise. 
 
Dimanche, J.-M. Beffara vote sous les yeux de J.-J. Descamps.

   
Au bout d'un quart d'heure de dépouillement, à l'hôtel de Ville, la tendance était connue. Confirmée d'ailleurs par les premiers résultats en provenance de certaines communes environnantes qui n'avaient jusqu'ici jamais cédé à la gauche et qui, cette fois, plébiscitaient Marisol Touraine. Les Lochois ont donc nettement donné l'avantage à la députée PS sortante. Un seul bureau (Lamblardie) lui a préféré l'UMP Jacques Barbier, pour huit petites voix. La vague est donc nette dans tous les quartiers.

Avec une autre focale, cela se vérifie encore. Ainsi, par rapport aux précédentes législatives (2007), la députée sortante progresse aussi bien en voix qu'en pourcentage. D'autre part, Marisol Touraine se félicitait dimanche soir (NR d'hier) d'avoir fait plus que François Hollande dans la circonscription. A Loches, c'est vrai en pourcentage (54,71 % contre 50,03 %), mais cela mérite d'être nuancé. En raison notamment de la plus faible participation, la ministre des affaires sociales n'a recueilli « que » 1.567 voix, soit 225 de moins que le nouveau président de la République (1).

Et les municipales ?

Bien sûr, l'enjeu, ce sont notamment les prochaines municipales. Marisol Touraine engrange 214 voix de plus sur la ville que Jean-Marie Beffara face à Jean-Jacques Descamps en 2008. Il est impossible de ne pas y voir, au moins pour une part, l'effet « ministre ». C'est évidemment ce que Jean-Jacques Descamps a immédiatement mis en avant, dimanche soir : « L'élection s'est faite sur le nom de Marisol Touraine, ministre et présidente du conseil général. Il ne faut pas en tirer de conclusions particulières pour les municipales. D'autant que c'est dans la foulée de la présidentielle ».
Jean-Marie Beffara, candidat déclaré aux municipales préfère y voir le « résultat du travail engagé » notamment « par les élus PS de Loches ». Reste une question : le fait de siéger comme député donnera-t-il au chef de l'opposition municipale un avantage dans la course au fauteuil de maire ?

(1) A noter que la comparaison est encore plus cruelle pour son adversaire UMP Jacques Barbier qui réunit à Loches 568 suffrages de moins que Nicolas Sarkozy…

repères

> Le " cas " Descartes. Dans la ville dont il est maire, Jacques Barbier accuse un retard de 348 voix sur Marisol Touraine. Une déculottée à domicile ? Jacques Barbier tient à nuancer : « Il n'y a que quelques voix d'écart dans le bureau du centre-ville. C'est dans le quartier Balesmes, plus ouvrier, où je perds des voix ».
Pierre Calmeilles
 

Qui sont les deux nouveaux députés ?
19/06/2012 05:40

Avec Laurent Baumel, sur la 4 e circonscription, et Jean-Marie Beffara suppléant de Marisol Touraine, sur la 3 e , l’Indre-et-Loire place deux nouveaux députés dans l’hémicycle. Portraits.
 

Jean-Marie Beffara rassuré dimanche soir.

 
Laurent Baumel : " J'ai franchi un cap "

A bientôt 47 ans, Laurent Baumel possède une longue carrière en politique. Ingénieur centralien formé à Lyon, diplômé de Sciences Po ; le désormais député maire de Ballan-Miré adhère au PS en 1987 et accède l'année suivante à la présidence du syndicat étudiant Unef-Id. Son arrivée aujourd'hui à l'Assemblée nationale n'en fait pas de lui un novice. Laurent Baumel fut en effet attaché parlementaire du député de Côte-d'or, Roland Carraz (1992-1993). Il fut aussi le conseiller technique de Pierre Moscovici, alors ministre des Affaires européennes. Et confie qu'il est celui dont il se sent aujourd'hui le plus proche au Parti socialiste, avec Marisol Touraine, depuis l'affaire DSK.
Sa carrière se joue ensuite sur plusieurs tableaux : professionnellement d'abord, comme économiste à la Banque de France et directeur adjoint à la direction de la balance des paiements. Politiquement ensuite avec son élection à la mairie de Ballan-Miré en 2008. Cette même année, il devient secrétaire national adjoint au parti socialiste, chargé des affaires internationales et européennes.
C'est alors qu'il entreprend le rattachement de sa commune à la communauté d'agglomération Tour(s) plus, point essentiel de son programme qui l'a fait élire d'une cinquantaine de voix d'avance sur le maire sortant, Jacques Rabier. Et qui entraîne avec lui les autres communes de la Confluence.
De la froideur ou de la pudeur caractériserait-il le personnage ? L'intéressé préfère le second trait. Laurent Baumel, qui se définit lui-même comme un « intellectuel », pense en tout cas avoir gagné en proximité avec les gens après cette longue campagne législative. Un déclic : « J'ai franchi un cap dans ce rapport direct, intense, avec les gens, à l'échelle d'un territoire très large… ». Maintenant, à lui Paris.

Jean-Marie Beffara : " Une belle rencontre "

Jean-Marie Beffara ne veut pas brûler les étapes : « Tant que la reconduction de Marisol Touraine au gouvernement n'est pas faite… », coupait-il hier matin. Une reconduction, attendue pour jeudi, qui paraît écrite. Le chef de l'opposition municipale à Loches fera donc sans nul doute son entrée à l'Assemblée nationale, d'ici un mois, comme représentant de la troisième circonscription
Ce socialiste de 49 ans, père de quatre enfants, candidat malheureux contre le maire UMP de Loches Jean-Jacques Descamps depuis 2001, est né à Châteauroux. Longtemps adhérent de la CFDT, travailleur social, ce dernier a dirigé des organismes comme des FJT. Puis a créé BGE Touraine, une structure qui, depuis 20 ans en Indre-et-Loire, « accompagne les personnes en situation difficile qui s'engagent dans la création d'entreprise ».
Arrivé à Loches (il vit à Reignac-sur-Indre) en 1988, il prend dans la foulée sa carte au PS. Dans le droit fil de son univers professionnel et syndical. « J'ai fait une belle rencontre politique avec Marisol Touraine en 1997. » Il sera son attaché parlementaire. Quatre ans plus tard, il se présente pour la première fois à la mairie de Loches. « J'avais la volonté de faire un travail d'implantation de long terme à Loches. » Peu à peu, il a grimpé les échelons politiques. Élu conseiller régional en 2004, il est devenu vice-président de la Région en charge des finances en octobre dernier. Un mandat qu'il devra sans doute céder, la nouvelle majorité socialiste ayant promis une loi sur le cumul des mandats. En revanche, il s'est déclaré à nouveau candidat aux municipales à Loches dès février dernier…
Bruno Pille et Pierre Calmeilles
   
 
Marisol Touraine : carton plein dans le Sud

Marisol Touraine : carton plein dans le Sud

Sans grande surprise et avec plus de 60 % des suffrages, la députée sortante et ministre Marisol Touraine garde la troisième circonscription. La gauche fait le grand chelem sur l'Hexagone.

Après la quasi totalité des grandes villes de l’Hexagone, le Sénat, toutes les régions (à l’exception de l’Alsace) de la métropole, les départements et l’Élysée, voilà que le Parti socialiste et la gauche dans son ensemble obtiennent la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Du jamais vu sous la Ve République ! Tous les leviers de commande de l’État sont désormais contrôlés – et pour cinq ans – par un François Hollande tout-puissant, pour ne pas dire hégémonique.

Le Président de la République a plus que jamais les coudées franches, par cette légitimité renforcée. Il peut sans ambages conduire ses réformes, voire s’imposer face à ses homologues étrangers bien souvent contraints, eux, de composer avec leurs adversaires politiques.

3 sur 5

L’Indre-et-Loire, comme le reste du pays, ne s’est pas précipitée aux urnes dimanche. Loin s’en faut ! Le second tour des législatives n’a pas fait recette, et au soir du dépouillement, la seule vraie surprise est venue de la 4e circonscription où l’ancien ministre Hervé Novelli (UMP) – le père des auto-entrepreneurs – a été mis à la retraite forcée par le néo-Tourangeau Laurent Baumel.

Pour le reste, tous les candidats sortants ont été réélus. Parfois d’extrême justesse comme Claude Greff (UMP) dans la 2e circonscription. Au final, le PS inverse les forces en présence sur le département, avec désormais trois députés sur cinq.

De tous les candidats élus ou réélus, Marisol Touraine (3e circonscription) l’a été le plus largement et le plus facilement, avec plus de 60 % des suffrages. « Je suis très heureuse de ce très beau score obtenu », souligne-t-elle. Voulant voir en lui une marque de confiance à son égard « et en la gauche » de la part des électeurs, la députée constate, toutefois, que ses adversaires ont été « peu sur le débat d’idées, et c’est un enseignement : on a toujours intérêt à défendre des projets ».

Ayrault 2

Selon toute vraisemblance, le remaniement ministériel, qui pourrait intervenir jeudi ou vendredi, devrait confirmer Marisol Touraine dans son ministère des Affaires sociales et de la Santé. « Un autre temps qui s’engage : cela fait un an que je suis en campagne (depuis la primaire socialiste) de front avec mes responsabilités au Conseil général et à l’Assemblée nationale. C’est donc la fin d’une année intense, mais aussi une étape nouvelle qui commence, que j’aborde avec énergie et pugnacité. » Il en faudra assurément, car au-delà de son travail ministériel, Marisol Touraine devra aussi assurer sa succession à la tête du Département. On le sait, les prétendants à la présidence du Conseil général ne manquent pas. Et certains n’ont, semble-t-il, pas le profil requis… par la future ex-présidente. « Je ne laisserai pas le désordre se réinstaller », prévient-t-elle. D’ici un bon mois, tout devrait être réglé. Un mois, c’est ce qu’il faut également à Jean-Marie Beffara pour confirmer son départ du Conseil régional. Vice-président en charge des finances, il est également le suppléant de Marisol Touraine sur la 3e circonscription. Du coup, le Lochois doit faire un choix : la Région ou le palais Bourbon. Assurément, il choisira la députation… Le temps que Marisol Touraine garde son ministère et/ou qu’arrivent les élections municipales (2014). Un mandat de député – même acquis par défaut –, c’est toujours bon à prendre quand on brigue une mairie. Fut-elle de Loches.
  

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