lundi 3 décembre 2012

Fermeture de l'école Alfred de Vigny... par la NR

Le maire plonge dans le chaudron scolaire
03/12/2012 05:38
   
Le maire a eu fort à faire face à des parents inquiets.
Le maire a eu fort à faire face à des parents inquiets. 

  
Inquiets, les parents ont chaudement débattu du sort incertain des écoles de Loches et notamment de Vigny. Le maire a eu bien du mal à se faire entendre. 
 
Un round d'échauffement, dans tous les sens du terme. Ce qui devait être un débat entre parents, vendredi soir au centre Aquilon, a finalement vu Jean-Jacques Descamps être mis sur le gril, quelques minutes à peine avant le conseil municipal qui a abordé, lui aussi, l'épineux dossier de la réorganisation scolaire (lire ci-dessous).

Les politiques n'étaient pas formellement conviés. Ils se sont invités en masse. Pour la gauche, le député Jean-Marie Beffara ainsi que les conseillers municipaux André Sehmer et Jean-Louis Pierre (1). Pour la droite, outre le maire, il y avait là le premier adjoint, Marc Angenault, et l'adjointe en charge de l'animation, Valérie Gervès.

Chauffés à blanc

Jean-Jacques Descamps était dans la délicate position du principal protagoniste pas forcément bienvenu. Lorsque vint la grande question : « La fermeture de l'école Vigny a-t-elle été oui ou non définitivement entérinée par le conseil municipal ? », la parole lui a été confiée alors qu'il avait, jusque-là, conservé une position d'observateur. Chahuté, le maire a peiné à faire valoir ses arguments devant une assemblée chauffée à blanc. Il a martelé que, pour Vigny, « rien n'était décidé », au grand soulagement de beaucoup. Mis en cause sur un éventuel défaut d'entretien de l'école, Jean-Jacques Descamps a affirmé : « Nous avons fait notre travail. Chaque année depuis que je suis maire, la ville investit 100.000 € dans l'entretien des écoles ».
Les représentants des parents ont indiqué, sans trop y croire, avoir reçu de l'inspection d'académie l'assurance qu'aucune des 18 classes (2) que compte Loches n'allait fermer prochainement. « C'est une exigence que j'ai posée », a assuré Jean-Jacques Descamps.
Les représentants des parents vont désormais recueillir les souhaits des familles. Ils entendent bien, ensuite, les déposer sur le bureau du maire.

(1) Jean-Claude Pillu, pour le Front de gauche, était aussi dans la salle. (2) Plus la classe pour l'inclusion scolaire.

à chaud 
Jean-Marie Beffara saisit la balle au bond

C'était après le départ du maire de la réunion des parents d'élèves, vendredi soir. La parole a été donnée à son adversaire, Jean-Marie Beffara. En substance, celui-ci a indiqué que, pendant dix-huit mois, Jean-Jacques Descamps a prôné la construction d'une nouvelle école à Lamblardie avant, tout récemment, de pousser pour une ventilation des élèves de Vigny sur les autres écoles. Le député PS estime que cette évolution est le signe que la réorganisation scolaire n'est pas l'objectif premier du maire, mais bien plutôt la transformation de Vigny en hôtel.

point de vue 
Cartes sur table (enfin)

Le maire a peut-être péché trop longtemps par le secret qui a pu entourer le sort de l'école Vigny et la réorganisation scolaire. Il l'a d'ailleurs en quelque sorte reconnu, vendredi soir, lors du conseil municipal en concédant être « obligé d'être transparent car, sinon, il y a des fuites. J'ai pris le parti de tout mettre sur la table. Mais qu'en contrepartie, on veuille bien reconnaître que nous jouons le jeu de la transparence ». De fait, pour la première fois, il a également dévoilé les obstacles qui peuvent barrer la route de son projet de vente de l'école Vigny (décision incertaine de l'architecte des bâtiments de France, impact des délais sur le prix de vente…). Quel que soit l'avis que l'on peut avoir, il faut aussi lui accorder un certain panache dans le fait de s'être rendu quelques minutes auparavant à la réunion des parents d'élèves. Sa position était mal aisée. S'il n'était pas venu, il prenait le risque d'être taxé de manque de courage. En venant, il a fait le choix de s'exposer pour la première fois publiquement dans cette affaire aux doutes, aux craintes voire à la colère des principaux intéressés : les parents, chauffés à blanc par des mois d'incertitudes. Jean-Jacques Descamps abat (un peu) son jeu. Le tout est de savoir si, sur ce dossier, il n'est pas trop tard.

à savoir 
École Vigny : et maintenant ?

En fait, beaucoup de choses semblent dépendre de l'accord que donnera ou pas l'architecte des bâtiments de France au projet de reconversion de l'école Vigny en hôtel, déposé par Jean Valton. Le maire n'a pas caché sa préoccupation sur ce point. Ni sur le fait que Jean Valton baissera sans doute son prix d'achat de l'école, si l'établissement n'est pas disponible pour lui dès juillet 2013. Ce qui changerait une nouvelle fois la donne.

Pierre Calmeilles 
   
   
   
Le sort de l'école Vigny (maintien ou reconversion) devrait être tranché d'ici janvier. Il n'y a pas de mystère : on sait que le maire a une préférence pour une reconversion en hôtel. Mais, à ce stade, tous les paramètres utiles à la décision ne sont pas encore connus.

C'est ce que Jean-Jacques Descamps s'est employé à expliquer, vendredi soir, au cours du conseil municipal, dans une ambiance beaucoup plus feutrée, juste après la réunion animée avec les parents d'élèves. Il a donc soumis au vote des demandes de subvention auprès de l'État, de la Région et du Département en vue de la réorganisation scolaire, sans que la forme qu'elle prendra ne soit définie. L'opposition a voté contre.

Plusieurs scénarios sont en course(1). L'une d'entre elles (avec fermeture de Vigny), envisage, comme la NR le dévoilait le 12 novembre, une ventilation des élèves de cette école, par niveaux, dans les écoles réorganisées en trois pôles : le début de la maternelle à Mariaude (M), la fin de la maternelle et le début du primaire à Alban Sarraute (AS) et les plus grands dans l'école Lamblardie (L). Ce qui nécessiterait des extensions (construction de 2 classes à AS et autant à M, construction d'une salle de sport à L…). Coût total selon la mairie : 3.576.743 €. Cette piste paraît avoir les faveurs du maire.

Chiffrage à affiner

Seconde hypothèse, plus chère : la reconstruction de l'école Vigny sur le site de Lamblardie pour un coût de 4.750.632 €. Enfin, le maintien de l'école Vigny avec sa réhabilitation et la reconstruction de son restaurant scolaire, chiffrés à 1,8 million d'euros par la mairie. « Évidemment, dans ce cas, nous perdrions le produit de la vente de l'école. Cela ne veut pas dire que nous allons fermer Vigny, a commenté le maire. Mais si nous ne le faisons pas, financièrement, on ne pourra que faire des améliorations dans les autres écoles. » Sur le chiffrage des scénarios, le maire a concédé qu'il ne s'agissait que d'estimations par la commune et qu'elles devraient être affinées par des expertises ultérieures.

(1) Un dossier les présentant toutes a été constitué. Le maire a assuré qu'il serait consultable par tous en mairie.
P.C.
   
   
Les représentants des parents de l'école Vigny semblent avoir le sentiment de s'être fait balader, au gré de l'évolution des projets de la municipalité quant à cette école. Ils n'ont d'ailleurs pas manqué de décrire par le menu les informations parfois changeantes qui leur ont été distillées au fil des différents conseils d'école. Dans la salle, les différents scénarios – ventilation des élèves de Vigny sur les autres écoles, regroupement sur le site Lamblardie… (lire ci-dessous) – ont nourri des inquiétudes quant à l'espace nécessaire aux élèves dans ces éventuels nouveaux locaux et aux difficultés potentielles de transport des fratries scolarisées à plusieurs endroits. Sans parler des dangers pour la sécurité des enfants dus à la circulation automobile aux abords de Lamblardie. « Mes enfants ne sont pas des souris de laboratoires », a asséné un parent. Le flou sur le chiffrage (lire ci-dessus) des différents scénarios a également été pointé du doigt. 
    

1 commentaire:

  1. Né à Loches, Habitant pendant plus de 20 ans, fils du Docteur Yves Le Garrec, Médecin et ancien Maire de Loches. Frére de Sylvine Le Garrec éléve de cette école comme des milliers d'autres!!! Ancien Eclaireur. Ancien élu PS au Conseil de Paris de 1995 à 2008. Quand on vend une école, on fait un pied de nez à tous ces enfants et enseignants qui ont appris à vivre ensemble dans l'Ecole de la République. Ce sera une tache sur ces élus qui ont accepté. J'ai honte!!!! et comme je voudrai que tous les Lochois responsables aient cette même honte! Alain Le Garrec

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