26/06/2013
Cahuzac, la crise, la montée du FN… La première année à l’Assemblée a été compliquée. Mais Jean-Marie Beffara reste fidèle à la ligne Hollande.
En petit format, la photo officielle du président
Hollande trône sur l'un des murs de son bureau, à Loches. Dans la salle
d'attente, bien en vue, une plaquette fait le bilan d'« un an d'action au service des Français » et entend donner « 101 raisons de faire confiance à la gauche ».
Pour le premier anniversaire de son entrée à l'Assemblée nationale,
Jean-Marie Beffara reste convaincu que le cap choisi est le bon.
Alors, le changement, c'est pour quand ?
« Il
est en marche. Des choses importantes ont été votées, dont les effets
tardent à être perçus. La fiscalité du capital a été rapprochée de celle
du travail, ce qui va se traduire lors du règlement des impôts cette
année. Des mesures de soutien à l'économie ont été prises, comme le
crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi… Nous faisons face à
une crise sans précédent. Nous avons cherché à apporter des réponses
structurelles, pas des mesures d'urgence. Nous savions très bien que la
situation serait difficile. Ce que l'on avait sûrement mal mesuré, c'est
sans doute la mauvaise anticipation de la majorité précédente. »
Vous n'avez donc aucun regret sur la ligne fixée par le président ?
« J'ai
toujours été un social-démocrate convaincu. Je n'ai jamais été un
adepte du Grand Soir. François Hollande a raison de rester sur cette
ligne de réforme. C'est la mienne, sans réserve et de longue date. »
Entre
l'affaire Cahuzac, la crise et la montée du FN, c'est un peu
l'apprentissage de la désillusion que vous avez fait cette année, non ?
« Pas
de désillusion, non. Un député, ça sert réellement à quelque chose.
L'Assemblée n'est pas une chambre d'enregistrement : nous faisons
vraiment évoluer les textes du gouvernement, comme sur la réforme
bancaire ou la fraude fiscale. Pour moi, c'est rassurant sur le fait que
la démocratie est vivante. Mais ce fut une année difficile, oui. J'ai
côtoyé Jérôme Cahuzac à la commission des finances de l'Assemblée
nationale. Et penser que cet homme ait pu à ce point mentir au mépris
des institutions, de son camp, du président de la République, est
profondément révoltant. C'est dur de voir de quelle façon cela dessert
l'action publique… »
Et le FN monte, monte…
« J'entends
des gens dire : " Il n'y a que le FN qu'on n'ait pas essayé ". Ce n'est
plus aujourd'hui un vote de protestation, mais un vote d'adhésion. Il
faut combattre le FN sur le terrain des idées, projet contre projet. »
Cela n'oblige-t-il pas François Hollande et la majorité à changer de cap ?
« Les
citoyens veulent du boulot, du pouvoir d'achat, sauver le modèle
social. C'est le cap de François Hollande. Il faut contenir la dette car
lorsque le premier poste budgétaire de l'État est le remboursement de
la dette, c'est autant d'argent qui va au service des rentiers et pas
aux ménages et à la consommation. Et continuer à peser sur l'Europe pour
que des politiques de croissance soient mises en place. La question
n'est donc pas de changer le cap, mais de mettre en œuvre tout ce qui
permet d'accélérer les résultats de la politique mise en œuvre. »
la phrase
« J'ai fait ma place »
« J'ai fait ma place autour de quelques sujets sur lesquels je travaille de façon continue, comme l'audiovisuel (*), indique Jean-Marie Beffara. Au sein de la commission des finances [dont il est membre], il
y a de nombreux députés avec beaucoup d'expérience. Je considère que la
première année est faite pour apprendre de ces gens-là. »
(*) Jean-Marie Beffara est, notamment, l'auteur d'un rapport sur les médias.
la question
Marisol Touraine, candidate à Tours ?
Jean-Marie Beffara est
député à part entière, mais il reste le suppléant de la ministre de la
Santé. A propos des hypothèses qui voient en Marisol Touraine une
alternative à l'actuel maire de Tours, « je n'ai jamais parlé de cela avec elle. Ce qui prouve que cela ne doit pas occuper l'essentiel de ses pensées ».
polémique
Et les retraites des députés ?
Certains députés ont remis en cause la retraite des parlementaires qu'ils assimilent à un privilège. Pour Jean-Marie Beffara, « c'est un faux débat. Ce régime est quasiment aligné sur le régime général ». Et d'en venir à son cas personnel : « Depuis
que je suis élu au conseil régional, en 2004, j'ai progressivement
réduit mon activité professionnelle, d'abord à 80 %. Je ne cotisais donc
pour ma retraite que sur 80 %. Depuis que je suis député, je n'ai plus
d'activité professionnelle du tout. Je ne cotise donc plus en tant que
salarié. Mais en tant que député. » Néanmoins, il assure avoir « conscience que, lorsqu'on a le niveau d'indemnité d'un parlementaire, on est loin d'être un malheureux ». Le député du Lochois estime, par ailleurs, que la loi sur la transparence « va
très loin. Les déclarations de patrimoine des députés ne seront pas
publiées mais elles seront publiques : chaque citoyen pourra les
consulter ».
à savoir
Réunions publiques.
Jean-Marie Beffara tiendra des réunions publiques de bilan, après un an
de mandat, jeudi 27, à 18 h 30, à la salle des fêtes du
Grand-Pressigny ; le 1er juillet, à 19 h 30, au centre social de Ligueil et le 4 juillet, à 19 h 30, au centre Maurice-Aquilon de Loches.
Recueillis par Pierre Calmeilles
26/06/2013
En quoi, concrètement, les habitants du Lochois ont-ils bénéficié de votre action ?
« Ma priorité a toujours été l'emploi. J'ai passé beaucoup de temps auprès de Pôle emploi. J'ai veillé à l'application sur le territoire des emplois d'avenir et des contrats de génération. J'ai le sentiment, sur cet aspect, d'avoir agi autant que je le pouvais. J'ai rencontré de nombreux chefs d'entreprise, pas mal travaillé sur la mise en place de la banque publique d'investissement. J'ai soutenu plusieurs projets, en particulier l'unité de méthanisation à la laiterie de Verneuil ou la biomasse à Descartes. Je me penche sur la carte scolaire : je n'ai pas le sentiment que de grosses difficultés attendent la circonscription à la rentrée. »
Votre avis sur la multiplication de projets d'hôtels à Loches ?
« Ces affaires révèlent une absence de pilotage de la Ville. Le maire, qui fait du libéralisme l'alpha et l'oméga de sa ligne de conduite, s'implique pourtant personnellement par un soutien à un projet et pas à un autre. C'est une situation anormale. Toutefois, que des riverains s'inquiètent de l'impact que la reconversion du palais de justice en hôtel pourrait avoir sur leur bien immobilier et leur vie quotidienne, c'est tout à fait légitime. Je les ai d'ailleurs reçus. »
Mais, vous, quelle est votre position précise ?
« Je suis contre le projet de fermeture de l'école Vigny. Mais je suis ni pour ni contre les projets d'hôtels. Ce que je vois, c'est qu'il y a des hôteliers qui souffrent à Loches. C'est mauvais pour la Ville et pour son image. Et on ne peut pas exclure le scénario catastrophe : qu'aucun hôtel ne voit le jour et qu'aucune rénovation d'établissement existant ne puisse se faire. »
Candidat, pas candidat ?
« Ma priorité a toujours été l'emploi. J'ai passé beaucoup de temps auprès de Pôle emploi. J'ai veillé à l'application sur le territoire des emplois d'avenir et des contrats de génération. J'ai le sentiment, sur cet aspect, d'avoir agi autant que je le pouvais. J'ai rencontré de nombreux chefs d'entreprise, pas mal travaillé sur la mise en place de la banque publique d'investissement. J'ai soutenu plusieurs projets, en particulier l'unité de méthanisation à la laiterie de Verneuil ou la biomasse à Descartes. Je me penche sur la carte scolaire : je n'ai pas le sentiment que de grosses difficultés attendent la circonscription à la rentrée. »
Votre avis sur la multiplication de projets d'hôtels à Loches ?
« Ces affaires révèlent une absence de pilotage de la Ville. Le maire, qui fait du libéralisme l'alpha et l'oméga de sa ligne de conduite, s'implique pourtant personnellement par un soutien à un projet et pas à un autre. C'est une situation anormale. Toutefois, que des riverains s'inquiètent de l'impact que la reconversion du palais de justice en hôtel pourrait avoir sur leur bien immobilier et leur vie quotidienne, c'est tout à fait légitime. Je les ai d'ailleurs reçus. »
Mais, vous, quelle est votre position précise ?
« Je suis contre le projet de fermeture de l'école Vigny. Mais je suis ni pour ni contre les projets d'hôtels. Ce que je vois, c'est qu'il y a des hôteliers qui souffrent à Loches. C'est mauvais pour la Ville et pour son image. Et on ne peut pas exclure le scénario catastrophe : qu'aucun hôtel ne voit le jour et qu'aucune rénovation d'établissement existant ne puisse se faire. »
Candidat, pas candidat ?
26/06/2013
N'avez-vous pas fait une erreur politique en démissionnant du conseil municipal de Loches ?
« Je n'ai vraiment pas ce sentiment. En tant que vice-président de la région Centre en charge des finances (mandat qu'il a choisi de conserver, NDLR), je travaille à la finalisation du contrat de territoire qui va apporter 7,5 millions d'euros au Lochois. D'ici peu, on va engager 5 millions d'euros pour la rénovation de la cantine commune des lycées lochois Vigny et Delataille. Je ne dis pas que si je n'étais pas vice-président du conseil régional, cela ne se ferait pas, mais il y a une centaine de lycées dans la Région… Je préfère m'atteler à cela qu'écouter une fois par mois la bonne parole du maire au conseil municipal. »
Une tâche qui revient à l'opposition. Comment jugez-vous la façon dont elle travaille, sans vous ?
« Ils font bien leur travail de vigilance, d'information des Lochois et de propositions quand c'est possible. Ils ont trouvé un fonctionnement collectif satisfaisant. »
Mais pour qui travaillent-ils ? Serez-vous, oui ou non, candidat à la mairie de Loches ?
« Je suis profondément attaché à la ville de Loches et à son avenir. Mais les choses ne se décanteront qu'en septembre. »
D'autant qu'il y a aussi l'inconnue de la loi sur le cumul des mandats…
« Il est vrai que la situation ne sera pas la même si elle s'applique dès 2014 (avant les municipales, NDLR) ou en 2017. J'ai d'ailleurs cosigné un amendement visant à proposer un régime particulier pour les suppléants, car ils peuvent perdre leur siège de député à tout moment. »
« Je n'ai vraiment pas ce sentiment. En tant que vice-président de la région Centre en charge des finances (mandat qu'il a choisi de conserver, NDLR), je travaille à la finalisation du contrat de territoire qui va apporter 7,5 millions d'euros au Lochois. D'ici peu, on va engager 5 millions d'euros pour la rénovation de la cantine commune des lycées lochois Vigny et Delataille. Je ne dis pas que si je n'étais pas vice-président du conseil régional, cela ne se ferait pas, mais il y a une centaine de lycées dans la Région… Je préfère m'atteler à cela qu'écouter une fois par mois la bonne parole du maire au conseil municipal. »
Une tâche qui revient à l'opposition. Comment jugez-vous la façon dont elle travaille, sans vous ?
« Ils font bien leur travail de vigilance, d'information des Lochois et de propositions quand c'est possible. Ils ont trouvé un fonctionnement collectif satisfaisant. »
Mais pour qui travaillent-ils ? Serez-vous, oui ou non, candidat à la mairie de Loches ?
« Je suis profondément attaché à la ville de Loches et à son avenir. Mais les choses ne se décanteront qu'en septembre. »
D'autant qu'il y a aussi l'inconnue de la loi sur le cumul des mandats…
« Il est vrai que la situation ne sera pas la même si elle s'applique dès 2014 (avant les municipales, NDLR) ou en 2017. J'ai d'ailleurs cosigné un amendement visant à proposer un régime particulier pour les suppléants, car ils peuvent perdre leur siège de député à tout moment. »
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