lundi 8 juillet 2013

École Vigny : " Un passage en force " pour la gauche et "l'incompréhension du SAV", par la NR

  
 
L'actualité politique autour de la vente de l'école Alfred-de-Vigny a incité les représentants des parents d'élèves à afficher cette note sur la porte de l'école : « L'école n'est pas vendue, l'année scolaire 2013-2014 aura lieu ici même ».
   
   
La révélation, par la NR, que la ville construira la nouvelle école Vigny à tout prix a eu l’effet d’une bombe dans les rangs de l’opposition municipale.
   
La majorité municipale ne veut plus conditionner la construction d'une nouvelle école Vigny, sur le site scolaire Lamblardie-Sarraute, à la vente de l'actuelle école du centre-ville, ni à son déclassement par le préfet. Dans notre édition du 3 juillet, nous révélions que la ville était prête à financer cette école de cinq classes sur fonds propres, par l'emprunt ou, au mieux, par le produit de la vente. Avec deux recours administratifs qui contrarient le calendrier imaginé par le maire, la ville a, semble-t-il, décidé de redevenir maître de ce dossier. Propriétaire du site de 1,5 hectare rue de la Gaieté, rien ne l'empêche de construire cette école (d'un coût de 1,3 m€ H.T.) qui devra avoir l'aval de la direction académique. L'école « Vigny bis » pourrait ainsi ouvrir ses portes à la rentrée 2016 (et non pour 2015 comme initialement annoncé).
   
   
Cette annonce reste en travers de la gorge de l'opposition. Les élus socialistes de la liste « Vivre Loches » se disent « scandalisés par (cette) annonce brutale ». « Nous sommes avant tout choqués qu'un bouleversement aussi important de la vie de tout le centre-ville et des habitudes des plus jeunes de nos concitoyens soit annoncé si brusquement, de façon si péremptoire et si arrogante, par voie de presse […] quelques jours seulement après le conseil municipal […]. M. Descamps, après avoir déclaré à plusieurs reprises l'inutilité à ses yeux des commissions communales, entend-il se passer maintenant du conseil municipal au motif qu'il dispose d'une majorité encore pour quelques mois ? », commente Denis Maljean, au nom du groupe PS.
L'opposition revient sur les précédentes délibérations votées, notamment celle du conseil municipal du 22 mars dernier, proposée et adoptée par la majorité, et refusée par l'opposition. Il y est écrit que « le financement devrait être assuré pour un tiers par le produit de la cession du site actuel Alfred de Vigny, pour un tiers par des subventions et pour un tiers par autofinancement et emprunt de la ville » (lire en repères). « Jusqu'alors l'argument, jamais démontré par des devis, du maire et de son équipe était que la construction d'une nouvelle école, financée en partie par la vente de l'ancienne, reviendrait moins cher que la réhabilitation du site actuel. »
Le groupe socialiste invite la majorité à « choisir l'option la plus sûre, la plus responsable et la plus satisfaisante », soit la restauration de l'actuelle école. « Aucune commission de sécurité n'a jamais remis en cause l'accueil des élèves », estime l'élu. Il convient que des travaux d'aménagement sont nécessaires dans ce bâtiment centenaire : nouveau restaurant scolaire, préau « ancien, peu esthétique et mal orienté », isolation et accessibilité à repenser… Des travaux pluriannuels, qui seraient programmés « par tranches compatibles avec les finances fragilisées de notre collectivité territoriale ». L'opposition demande la suspension de ce « passage en force de ce projet improvisé ».
Si l'école déménageait sans ou avant d'avoir été vendue, l'opposition s'inquiète d'une possible friche urbaine. Elle est voisine du Centre d'affaires Vigny, de l'ex-Caisse d'Épargne, propriété de la communauté de communes, un centre d'affaires qui n'a pas rencontré le succès escompté.
   
repères
Un projet à 2,85 M€
   
La construction de l'école Vigny est estimée à 1,29 M€ (conseil municipal du 22 mars). A cela s'ajoutent des aménagements extérieurs avec liaison piétonne reliant les rues Lamblardie et Gaieté et desservant les trois écoles Lamblardie, Sarraute et Vigny, un parking avec arrêt minute, des accès sécurisés (200.000  €), la réhabilitation de l'école Lamblardie (705.000  €), l'aménagement du restaurant scolaire (180.000  €) et la création d'une salle d'activités pluriscolaires (450.000  €).
   
Xavier Roche-Bayard
   
    
   
L'annonce de la construction de la nouvelle école Vigny, qu'il y ait vente ou non de l'actuelle, laisse dubitatifs les membres de SAV (Sauvons Alfred-de-Vigny). « Si on comprend bien, la mairie a trouvé 1,3 million d'euros, alors qu'au départ il fallait absolument l'argent de la vente pour construire une nouvelle école, commente le SAV. Maintenant, on n'a plus besoin des 900.000 € de la vente. Quelle crédibilité peut-on accorder à tout cela ? ». Le collectif parle « d'entêtement » de la ville dans ce projet. « Qu'est ce que cette école va apporter par rapport à la qualité de vie scolaire actuelle ? La cour des élèves y sera plus petite, or c'est important que les élèves puissent avoir de l'espace pour se défouler, pour jouer. Qui y aura-t-il de mieux par rapport à la qualité pédagogique actuelle ? Quel avantage pour des écoliers d'être dans un gros groupe scolaire alors que l'on sait le bénéfice des petites structures pour l'enseignement ? » s'interroge le collectif. « S'il n'y a pas de vente, ne risque-t-on pas d'avoir une école au rabais ? ».
Le collectif attend désormais de savoir si l'école du centre-ville sera désaffectée sur décision préfectorale. « On pourrait alors faire quelque chose à la rentrée. On a demandé un rendez-vous au préfet voila un mois et demi, nous n'avons pas de réponse ». Début mai, la manifestation du collectif avait été suivie par 150 personnes dans les rues de Loches. « Quand le premier adjoint Marc Angenault dit que l'école se fera quoi qu'il arrive, il oublie qu'il y a des élections municipales en mars », indique le SAV.
   
X.R-B
    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire