lundi 3 septembre 2012

Fin juillet : Jean-Marie BEFFARA, Député de la 3e circonscription de l'Indre-et-Loire

L'opposition privée de chef
07/08/2012 05:38
    
Désormais député, Jean-Marie Beffara a tranché : il démissionne du conseil municipal. Mais le socialiste n’a pas renoncé à faire tomber la ville à gauche. 
   
Jean-Marie Beffara a opté pour le conseil régional. 
    
Trop de casquettes. Alors que François Hollande s'est engagé à légiférer contre le cumul des mandats, le chef de file de l'opposition lochoise Jean-Marie Beffara ne pouvait pas conserver tous les siens. Député tant que Marisol Touraine demeure ministre, il a décidé de rester vice-président du conseil régional en charge des finances et de quitter le conseil municipal de Loches. Il a envoyé hier sa démission par lettre recommandée au maire et au préfet.

Pourquoi avoir choisi de conserver votre vice-présidence à la Région plutôt que votre siège de responsable de l'opposition municipale, alors que vous avez été le premier candidat à vous déclarer en vue des municipales de 2014 ?

« J'ai le sentiment d'avoir engagé des dossiers importants au conseil régional en tant que vice-président en charge des finances. C'est une décision que j'ai prise de concert avec François Bonneau (président du conseil régional, NDLR). Mais cela ne remet aucunement en cause mon attachement à la ville de Loches. »

Quels critères ont joué dans votre choix ?

« J'ai le sentiment d'être plus utile au territoire lochois depuis le conseil régional. C'est en tant que conseiller régional que je siège à la Maison de l'emploi et à la Mission locale de la Touraine côté Sud ou encore au lycée. Si je n'étais plus conseiller régional, je ne serai plus dans ces différentes instances. Je peux davantage porter la parole de ma sensibilité en tant que conseiller régional qu'en tant que conseiller municipal. L'autre raison, mais ce n'est pas la principale, c'est que je ne suis pas député pour 5 ans, mais pour un mandat à durée déterminée (tant que Marisol Touraine reste au gouvernement, NDLR). »

Faut-il comprendre, au travers de la dernière raison que vous avancez, que la question financière est entrée en ligne de compte ?

« Pas du tout. Les indemnités des élus sont écrêtées. Je n'ai donc aucun intérêt à les cumuler. Non, il s'agit de capacité d'action. Si demain je n'étais plus que conseiller municipal de Loches, cela me donnerait moins de surface pour agir pour mon territoire. »

Renoncez-vous donc à prendre la mairie de Loches ?

« Aucunement. 2014 (date des prochaines municipales, NDLR), c'est dans deux ans. D'ici là, la loi sur le cumul des mandats sera passée. On verra ce qu'elle autorise ou pas. Que je sois candidat ou pas, j'entends bien œuvrer pour que la ville de Loches passe à gauche et devienne socialiste. »

Quitter les bancs de l'opposition municipale au conseil n'a pas dû être une décision facile à prendre…

« Cela n'a pas été simple, en effet. Mais je l'ai prise en concertation avec les élus auprès desquels je travaille aussi bien à Orléans (au conseil régional, NDLR) qu'à Loches. J'ai demandé leur avis aux conseillers municipaux de gauche : ils étaient d'accord avec le choix du siège de conseiller régional. »

Qui va être désormais le porte-parole de la gauche au sein du conseil municipal ?

« Tous mes colistiers sont déterminés à porter une parole forte. Nous n'avons pas vraiment défini de porte-parole. »

André Sehmer, peut-être ? Ou bien Denis Maljean ?

« André Sehmer a l'expérience et la sagesse. Denis Maljean est jeune et talentueux. La gauche fera entendre l'ensemble de ses voix. »

Propos recueillis par Pierre Calmeilles
   
   
  
   
   
Le Lochois Jean-Marie Beffara, suppléant de Marisol Touraine, ministre de la Santé, a fait sa rentrée parlementaire. Il livre ses premières impressions. 
   
Jean-Marie Beffara dans la salle des quatre colonnes à l'Assemblée nationale. Le Lochois travaille au sein de la commission des finances.
Jean-Marie Beffara dans la salle des quatre colonnes à l'Assemblée nationale. Le Lochois travaille au sein de la commission des finances. 
   
Ce mardi 24 juillet restera gravé à tout jamais dans la mémoire de Jean-Marie Beffara. L'élu lochois, suppléant de Marisol Touraine (ministre des Affaires sociales et de la Santé), a fait ce jour-là son entrée à l'Assemblée nationale. Avec – il s'y attendait – beaucoup d'émotions. La matinée a été studieuse, dès 10 h, avec une réunion de groupe des élus socialistes, suivie d'une réunion en commission des finances où siège le Tourangeau.
 
12 m2 pour travailler 
  
Le moment fort de la journée a été évidemment l'entrée dans l'Hémicycle l'après-midi. Jean-Marie Beffara a rejoint sa place, n°644, « en haut à gauche de l'hémicycle » pour la séance des questions au Parlement. « C'est très émouvant. C'est un lieu où se sont écrites les grandes pages de la République. Je ne me sens pas comme un héritier, mais comme un poursuivant. Ce n'est pas une aventure personnelle, je me sens porté par tous ceux qui m'accompagnent dans mon parcours politique », dit-il.
Autres impressions, l'ambiance : « C'est un endroit beaucoup moins feutré que les images ne laissent paraître. Il y a beaucoup d'expression de visages, une vivacité des échanges, qui sont aussi le propre de notre démocratie. » Il y croise des députés plus médiatiques que d'autres, comme Valérie Pécresse ou Henri Emmanuelli qui font partie de la commission des finances. « Les suppléants sont les derniers arrivés, ils sont placés en haut, loin du champ des caméras », dit-il amusé.

Jean-Marie Beffara s'est vu attribuer un bureau de 12 m2 à partager avec un assistant parlementaire. Un bureau situé au 3e étage qu'il devra aménager. « J'ai la chance d'avoir mon bureau dans le Palais Bourbon, mais il faut que je trouve une solution pour installer un coin couchage », dit-il en prévision des longs débats parlementaires. Il lui reste prendre ses repères. « L'Assemblée nationale est un village où l'on a tendance à se perdre, c'est grand avec beaucoup d'espaces petits. » L'élu travaille au sein de la commission des finances jusqu'au 1er août, avant les vacances parlementaires. Et à la rentrée ? « Quelques mouvements sont encore possibles. »

Dans la circonscription du Lochois, il maintient la permanence de Marisol Touraine à Montbazon. Il s'est mis en quête d'une permanence plus grande à Loches pour en faire son bureau principal. Désormais, il partage sa semaine entre Paris les mardis et mercredis, et les autres jours dans le Lochois.
 
Xavier Roche-Bayard
   

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