A Loches, l'idée est de transférer l'école Vigny
sur le site scolaire de Lamblardie et de transformer son site actuel en
hôtel trois étoiles. Des parents, des commerçants et hôteliers, le
député... ont manifesté, samedi 4 mai, leur opposition au projet.
Une nouvelle étape a été franchie samedi matin dans l'opposition au projet de la municipalité de Loches de vendre l'école Vigny. L'idée est de la transférer sur le site scolaire de Lamblardie et de transformer son site actuel en hôtel trois étoiles. Quelques semaines après que le permis de construire a été accordé au promoteur, 150 manifestants se sont donc réunis dès 10 h 30, place de la Marne, avant de rejoindre l'hôtel de ville où le maire a reçu une délégation de cinq personnes. Dans le rassemblement, des parents, quelques commerçants et hôteliers, le député PS Jean-Marie Beffara ainsi que nombreux représentants de l'opposition de gauche.
06/05/2013
Sur les banderoles, on pouvait lire « Une école en moins = un
hôtel en trop » ou encore « Pour le maintien de l'école en
centre-ville ».
150 manifestants se sont rassemblés samedi matin place de la Marne, puis
devant la mairie, pour dire non à la vente de l’école Vigny. Mais le
dialogue reste “ difficile ”, selon eux, avec le maire.
Ils sont tous d'accord. Maire et manifestants se
rejoignent sur un point : depuis 1995 au moins, jamais un projet de la
municipalité n'avait suscité une telle manifestation. Ils ont été 150,
samedi matin, à dire non à la vente de l'école Vigny, à sa reconversion
en hôtel et à sa reconstruction sur le site de Lamblardie. Signe qu'à la
mairie, la mobilisation est prise au sérieux : la veille, un supplément
spécial entièrement dédié à ce projet avait été ajouté dans le bulletin
municipal tout juste paru.
« Aucun représentant de parents
d'élèves n'a été consulté sur ce schéma. Il se traduira par 40 % de cour
perdue. 28 places de parking pour déposer 350 élèves sur le site de
Lamblardie-Sarraute ! Pour nous, cela aboutira nécessairement à la
suppression de l'école Mariaude, qui va se retrouver isolée », a
critiqué un des membres du collectif « Sauvons Alfred-de-Vigny ». Depuis
le balcon de l'hôtel de la Tour Saint-Antoine, il s'adressait aux
manifestants d'abord rassemblés sur la place de la Marne (Lire NR
Dimanche d'hier). A ses côtés, notamment, Gérard Jaunet qui, au nom de
l'Association lochoise des déportés (lire ci-dessous) a jugé « absurde et intolérable de supprimer ce lieu de mémoire », en référence à la rafle de juillet 1944.
" Un poumon "
Dans
le cortège, une demi-douzaine de délégués départementaux de l'Éducation
nationale, quelques commerçants, des hôteliers… Mais surtout, beaucoup
de parents. Gladys Lissoir a un enfant scolarisé à Vigny, l'autre à
Mariaude. Elle redoute des « problèmes de sécurité routière et
l'augmentation du nombre d'élèves sur le site de Lamblardie. Qui plus
est, il est important pour nos enfants d'être dans un lieu de mémoire. » Pour Gilles Drouet,
« une école, c'est un poumon dans un quartier. Cela amène du monde dans
les commerces. La fermeture de l'école Vautrompeau avait été mal vécue à
l'époque. Aujourd'hui, c'est Vigny. Pour nous, c'est non. »
Pierre Calmeilles
06/05/2013
La gauche lochoise était présente en nombre dans le rassemblement (Front
de gauche, socialistes…). Parmi les manifestants, le député PS Jean-Marie Beffara a résumé ainsi la position de l'opposition : « Non
à la fermeture de l'école, non au projet de regroupement à Lamblardie
et non à la privatisation de ce secteur en centre-ville. »
Le rassemblement s'est ensuite déplacé devant l'hôtel de ville. L'écho des slogans est parvenu jusqu'aux oreilles du maire qui, accompagné entre autres du premier adjoint, Marc Angenault, et de l'adjointe aux affaires scolaires, Évelyne Thibault, y a reçu une délégation de cinq personnes (parents, hôteliers, représentant des déportés…) pendant une heure. A la sortie, l'un des participants a jugé le « dialogue difficile ». Interrogé par la presse, Jean-Jacques Descamps campe sur ses positions : « La première raison, c'est le projet de rénovation scolaire [dont le coût est évalué à 3 millions d'euros étalés sur trois ans par la mairie, NDLR], pas l'hôtel. Vigny n'est pas adaptée pour une école dans les 20 ans à venir. Il manque un hôtel trois étoiles à Loches. Le lieu de mémoire est préservé : la plaque reste en l'état et sera accessible. Ce n'est pas une école en moins, c'est une école transférée à Lamblardie. » Il a insisté sur la solidarité de sa majorité : « Ce projet est celui de toute mon équipe, y compris de mon premier adjoint, qui sera candidat aux élections municipales. »
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