mardi 15 janvier 2013

Fermeture de l'école Alfred de Vigny : un point d'actualité, par la NR

   
L'école de Vigny est la clef de la réorganisation scolaire voulue par le maire, qui peste car le dossier prend du retard. 
L'école de Vigny est la clef de la réorganisation scolaire voulue par le maire, 
qui peste car le dossier prend du retard. 

 
La mairie a-t-elle tous les feux verts pour vendre l’école Alfred-de-Vigny ? Non. Mais elle a accepté le permis de construire pour le projet d’hôtel.
   
Le maire Jean-Jacques Descamps a accepté la demande de permis de construire déposé par Jean Valton, ancien propriétaire du Luccotel, et acquéreur potentiel du site de l'école Alfred-de-Vigny pour en faire un hôtel trois étoiles. L'élu peut-il accepter une telle demande alors que le site n'est pas vendu ? Réponse du maire : « Oui. M. Valton a déposé ce permis de construire, sous réserve de l'accord du propriétaire, que je lui ai donné. Mais tant que l'acheteur ne paie pas, on ne fera rien pour l'école », affirme Jean-Jacques Descamps.

" Tout le monde attend tout le monde "
 
Cela ne veut pas dire que les pelleteuses vont entrer demain dans la cour d'école. Pour le Premier magistrat, cette étape est nécessaire afin que l'architecte des Bâtiments de France (ABF), Sibylle Madelain-Beau, se prononce sur le projet d'hôtel. Lors de ses vœux à la population, le maire lui a fait un appel du pied : « Je formule le vœu que celle-ci sache mesurer l'intérêt global de ce projet de rénovation de nos écoles, et accessoirement comprendre que, si nous sommes comme elle soucieux de ne pas dénaturer notre ville, nous avons besoin de son accord pour financer notre projet scolaire », tout en précisant que « le bâti actuel de l'école sera sauvegardé, malgré les suggestions de l'ABF de le démolir ». En acceptant ce dépôt, la mairie met le dossier dans le camp de l'ABF : « Elle a quatre mois pour répondre. Au-delà de ce délai, sans aucune réponse de sa part, c'est considéré comme un oui. Sinon, il faudra qu'on discute. »

Rien ne bouge et ça peut durer

Mais il y a d'autres feux verts à obtenir. Celui du préfet est essentiel. Pour vendre l'école, il faut d'abord la déclasser, pour la sortir du giron municipal. Les élus (*) ont validé « le principe d'une aliénation éventuelle » du bâtiment de l'école (conseil municipal du 16 mars 2012). Étape suivante, au conseil municipal du 30 novembre, le maire a été autorisé à déposer un dossier de déclassement de l'école auprès du préfet. « Tant que nous n'avons pas l'accord de la préfecture, l'école n'est pas déclassée », précise Jean-Jacques Descamps. En résumé, pour l'instant, rien ne bouge et ça peut durer. « Tout le monde attend tout le monde, dit le maire. Le plus difficile, c'est de mettre tout le monde d'accord. »
Il reste encore un feu vert à obtenir. L'hypothèse de ne pas reconstruire l'école Vigny passe par la réorganisation par pôles des trois écoles restantes, avec des extensions prévues à Mariaude et Sarraute. Une réorganisation possible « si elle a l'accord de la direction académique », dixit le maire. Une de plus !

(*) L'opposition avait refusé de prendre part au vote.
 
Xavier Roche-Bayard
   
   

Ils sont contre la fermeture de l'école Alfred-de-Vigny et l'ont fait savoir dans un courrier cosigné envoyé à tous les conseillers municipaux. Dix-huit enseignants ont pris position à la demande du directeur académique des services de l'Éducation nationale.

Trop d'élèves dans la cour
Sans construction d'une nouvelle école Vigny, comme prévue initialement, cette fermeture induira une augmentation des effectifs dans les trois écoles (Alban-Sarraute, Mariaude, Lamblardie). Cela pourrait entraîner des « difficultés plus importantes dans la gestion des conflits dans les cours de récréation et à la sortie des écoles », estiment les professeurs. Un « problème récurrent », déjà connu à Alfred-de-Vigny et Lamblardie. Dans ces deux écoles élémentaires ont été agencées deux cours de récréation, ce qui nécessite plus de service de surveillance. L'effort a été payant, les enseignants constatent que « les conflits et accidents ont diminué ». « Ajouter trois classes à l'école Alban-Sarraute, deux classes à Mariaude et deux classes à l'école Lamblardie reviendrait à y mettre quelque 125 enfants supplémentaires. Cela inquiète tous les enseignants, qui savent bien que tous les problèmes nés dans les cours de récréation ont des répercussions sur les conditions d'apprentissage des enfants. » (*)
 
Ambiance de travail
Autre argument mis en avant, les habitudes de travail : « Réorganiser les quatre structures pédagogiques stables existantes peut engendrer des effets préjudiciables sur les apprentissages. Les enseignants ont l'habitude de travailler ensemble. Il est légitime de penser que les élèves bénéficient de cet état de fait. »
 
Éviter les séparations. 
Les enseignants jugent « essentiel » de conserver les deux écoles maternelles « dans toutes leurs spécificités, sans séparer les GS (grandes sections) des PS (petites sections) et MS (moyennes sections) ». Le maire envisage une ventilation des élèves de cette école, par niveaux, dans les écoles réorganisées en trois pôles : le début de la maternelle à Mariaude, la fin de la maternelle et le début du primaire à Alban-Sarraute et les plus grands dans l'école Lamblardie. 

Et les élèves de Clis ?  
Pour les équipes pédagogiques, il faut aussi tenir compte du bien-être des 12 élèves de Clis (classe d'inclusion scolaire), âgés de 6 à 12 ans et inscrits à Alfred-de-Vigny, une école « suffisamment petite pour les sécuriser » et permettre « les inclusions dans les classes du cycle II et du cycle III […] ce qui nécessite des déplacements d'élèves dans toutes les classes ». 

Du pain béni pour l'école privée ? 
Ce dernier point est rarement évoqué : le risque de départ d'élèves vers l'école privée, avec des parents qui ne resteront certainement pas dans l'attente et l'incertitude, avec la crainte d'avoir des fratries séparées. « La répartition sur trois sites ne pourra que susciter des inquiétudes pour les parents des plus petits avec la disparition de l'unité de la maternelle et l'obligation pour de très jeunes enfants de prendre un transport scolaire », concluent les 18 signataires.

(*) Si la ville réorganisait par pôle les trois écoles pour la rentrée scolaire 2013/2014, on passerait d'un effectif de 76 à 171 pour l'école Alban-Sarraute ; de 147 à 160 à Lamblardie (extensions prévues dans ces deux écoles) ; de 97 à 107 à Mariaude.
 
X. R.-B.
   

1 commentaire:

  1. triste de constater qu'aucun des enseignants de l'Ecole Lamblardie n'est eu le courage de cosigner la lettre adressée au Maire de loches par l'ensemble des autres écoles de Loches.
    La peur de quoi ou de qui ? On voudrait comprendre et avoir une réponse .

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